Élodie et Madeleine se racontent avec Amoceïa, leur première collaboration

Élodie et Madeleine sont deux artistes basées à Bruxelles aux univers en apparence différents. L’une travaille la terre, créant des céramiques brutes aux colorations nuancées, à mi-chemin entre l’utile et le décoratif. L’autre manie le laiton et les perles à merveille, pour créer de véritables bijoux d’espace qui invitent à la rêverie. Mais derrière les apparences, Élodie et Madeleine ont deux visions et personnalités très complémentaire qu’elles ont décidé d’unir dans une collaboration pensée et réalisée à deux : « Amoceïa ». Une exposition à voir dès le vendredi 7 février à l’Artichaut, galerie-atelier bruxelloise dont elles sont aussi résidentes. Découverte.

Femmes d’art : Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui êtes-vous ? 

Élodie Charpenay : Je m’appelle Élodie Charpenay, Française expatriée en Belgique depuis maintenant 7 ans. Je travaille différents médiums, dont la céramique, depuis quatre ans, et évolue notamment dans l’univers de l’intérieur et du design d’objet / d’espace.

Madeleine Schilling : Je suis Madeleine Schilling, j’ai grandi en Allemagne expatriée à Bruxelles pour suivre un cursus en dessin à la Cambre. La joaillerie m’ayant toujours bercée dans mes inspirations, j’ai établi un médium qui me permet de travailler la notion du bijou tout en lui donnant une dimension plus spatiale afin de me détacher de l’idée de l’accessoire porté. Aujourd’hui, je fais des « bijoux d’espace », des installations/sculptures en fil de laiton et en perles.

Tout est parti des nombreuses discussions que nous avions ensemble, sur différents sujets, la femme, l’homme, avec un grand H… Le fruit de ces échanges s’est retrouvé naturellement dans des pièces que nous avons conçu à quatre mains.

Élodie Charpenay.

Femmes d’art : Vous avez deux univers très différents. En quelques mots, comment décririez-vous l’univers de l’autre ? 

Élodie Charpenay : Pour moi, l’univers de Madeleine est poétique, doux et fort à la fois. Ses oeuvres travaillent la lumière, et sont emplies de nostalgie. 

Madeleine Schilling : L’univers d’Élodie est selon moi très féminin et à la fois un peu « rough ». Elle travaille une matière vivante et se laisse guider par elle tout en maîtrisant son rendu à l’aide de ses inspirations. Il y a dans son travail, une forme de radicalité que j’aime beaucoup, mêlée à beaucoup de poésie et de douceur. 

Les créations de Élodie Charpenay. Courtesy.
Les créations de Élodie Charpenay. Courtesy.
Les créations de Élodie Charpenay. Courtesy.
Les créations de Madeleine Schilling. Courtesy.
Les créations de Madeleine Schilling. Courtesy.
Les créations de Madeleine Schilling. Courtesy.

Femmes d’art : À quand remonte votre rencontre ?  

Élodie Charpenay : Nous nous sommes rencontrées lors d’un événement incroyable, dans un lieu atypique et poétique en plein coeur de Bruxelles… Une percussionniste renommée jouait ce soir-là, dans un décor très végétal, à la scénographie magnifique, avec beaucoup de jeux de lumières.

Madeleine Schilling : Ce moment a été marquant pour toutes les deux. De fil en aiguille, nous avons très vite compris que nous partagions beaucoup de choses. Et puis, la relation a perduré et nous nous sommes retrouvées à l’Artichaut, un lieu qui accueille cinq artistes travaillant chacune des médiums complètement différents. 

Femmes d’art : En quelques mots, Amoceïa, qu’est-ce que c’est ? 

Élodie Charpenay : Il s’agit de notre première collaboration. Elle est née d’une envie de créer et de travailler à deux. Tout est parti des nombreuses discussions que nous avions ensemble, sur différents sujet, la femme, l’homme, avec un grand H… Le fruit de ces échanges s’est retrouvé naturellement dans des pièces que nous avons conçu à quatre mains.

Madeleine Schilling : Cette collaboration était une évidence. Non seulement nous adorions chacune le travail de l’autre, mais en plus, nous nous rejoignions sur des sujets et des questionnements communs. 

Nous avons été beaucoup inspirées par des formes, douces, arrondies, quasi-maternelles. L’art religieux a aussi été une inspiration. 

Madeleine Schilling.

Femmes d’art : Comment s’est déroulée la conception des pièces de l’exposition ? 

Élodie Charpenay : Le travail de design s’est fait à quatre mains. Puis nous avons conçu les pièces chacune de notre côté tout en consultant et conseillant constamment l’autre durant le processus. Tout s’est déroulé d’une manière organique et fluide, à travers des discussions et du rire aussi… Les idées ont peu à peu mûri dans nos deux têtes, tout en continuant d’aller dans la même direction. Puis nous avons réfléchi à une scénographie. 

Madeleine Schilling : C’était un moment génial ! Il y a eu un travail d’écriture et des échanges pour commencer. Puis, nous avons laissé mûrir l’ensemble, avant de nous retrouver pour échanger sur nos nouvelles idées. Tout cela dans une très grande excitation commune, notamment parce que nous avons remarqué assez vite que pendant ce temps de pause, nos idées avaient évoluées dans la même direction ! La scénographie était importante pour nous deux, car nous sommes les attachées à l’idée qu’il faut créer une ambiance, une atmosphère. 

Femmes d’art : Quelles ont été vos inspirations pour cette collaboration ? 

Élodie Charpenay : La générosité, l’amour de la femme… La place de l’homme dans notre monde, la spiritualité, toutes croyances confondues. Et je dirais un questionnement continu sur des fondamentaux. 

Madeleine Schilling : Avant tout, nos médiums respectifs, et la simple idée que nous allions en faire un univers commun. Puis, nous avons été beaucoup inspirées par des formes, douces, arrondies, quasi-maternelles. L’art religieux a aussi été une inspiration. 

Femmes d’art : Était-ce difficile de travailler à deux ? 

Élodie Charpenay : Non. Même si pour moi, le processus de création est toujours quelque chose d’intense. Le fait de créer, de mettre au monde un projet, une idée, des pièces, une ambiance… C’est très fort, même si cela reste un immense plaisir. 

Madeleine Schilling : Le plus difficile… Cette interview ? Je plaisante ! C’est un très bon exercice même si j’avoue que nous avons plutôt tendance l’une et l’autre à rester cachées pour créer. Parler de soi demande de s’expliquer, de poser des mots sur des choses si évidentes pour nous, c’est un vrai challenge ! 

Femmes d’art : Si vous deviez évoquer un souvenir marquant de cette expérience ? 

Élodie Charpenay : Il y en a tellement ! Mais globalement, si je devais retenir quelque chose ce serait… du rire. Plus sérieusement, j’ai été très marquée par la connexion qui nous liait l’une à l’autre. Notamment suite à cette période lors de laquelle nous n’avons que très peu communiqué, nous nous sommes retrouvées avec des idées si proches ! C’est très étrange comme sentiment, mais c’est aussi cela qui a fait que la réalisation des pièces s’est faite de manière si fluide et agréable.

Madeline Schilling : Il y en a eu beaucoup ! Beaucoup d’excitation, de rires, en s’apercevant que nous avions des envies et des attentes similaires. Cela devenait parfois étrange même… Un très beau souvenir pour moi reste la découverte des pièces après la cuisson et les finitions. Ce moment est pour moi le symbole d’une longue histoire de projets communs qui commence. 

Femmes d’art : En trois mots, comment définiriez-vous l’autre ? 

Élodie Charpenay : Rayonnante, douce, forte. 

Madeline Schilling : Franche, visionnaire, observatrice. 

Femmes d’art : Et maintenant, c’est quoi la suite ? 

Élodie Charpenay : Après le lancement de l’exposition le 7 février, nous allons développer d’autres collaborations ensemble, mais pas que. Les préparatifs d’Amoceïa ont été très inspirants et nous ont permis d’imaginer plusieurs autres projets dont nous garderons pour l’instant le secret… Une chose est sûre : cette belle collaboration artistique ne fait que commencer ! 
Madeline Schilling : Nous avons très envie de mettre en place un projet dont nous parlons depuis déjà quelques mois… Nous nous attellerons à notre prochaine collaboration une fois le vernissage passé !

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