Femmes d’art. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui êtes-vous ? 

Nuria Maria : Bonjour ! Je suis Nuria Maria, peintre originaire des Pays-Bas, j’habite aujourd’hui entre Rotterdam et Limbourg où je suis née. Je fais aussi de la vidéo et de la musique, et parfois je mixe les deux !

Femmes d’art. Quel est votre parcours ?

Nuria Maria : Mes deux parents et la plupart des membres de ma famille maternelle sont artistes. Je suis la cinquième génération à pratiquer l’art ! Donc on peut dire que j’ai un peu été élevée dans ce milieu. D’ailleurs, ce côté famille est toujours très présent aujourd’hui dans mes créations. Mes parents nous ont habituées mes soeurs et moi à donner notre avis sur leur travail, et je le fais à mon tour aujourd’hui en les consultant. Pour revenir à mon parcours, aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu l’envie de poursuivre une carrière dans l’art ou dans la musique, mais après le lycée, je me suis dirigée vers des études dans la culture à l’Université d’Amsterdam. Ça a duré… Trois semaines ! Et puis j’ai tenté de faire de la psycho à l’Université de Tilbourg, mais ça n’a pas été un grand succès non plus ! J’ai eu un peu de mal à me trouver, je suis donc allée passer deux mois à Florence avant de rentrer aux Pays-Bas, sans très bon accent italien, mais avec la certitude que j’avais en fait envie de faire ce que je préfère par-dessus tout dans la vie : créer de l’art. Je suis donc entrée à l’Académie de Beaux-Arts de Maastricht. Par chance, j’ai pu “sauter” la première année d’orientation. Mais disons que je n’ai ensuite pas été très assidue… Je crois qu’au fond, je n’étais tout simplement pas faite pour l’école ! Je me suis alors mise à créer des vidéos et de la musique. C’est d’ailleurs grâce à une installation en son et images que j’ai finalement obtenu mon diplôme, avant de me consacrer enfin réellement à la peinture. Finalement, dans un grand soulagement, j’ai enfin ressenti cette grande liberté que j’attendais tant, de pouvoir faire exactement ce que j’avais envie de faire. 

Courtesy of the artist.

Courtesy of the artist.

Femmes d’art. Quel est votre processus de création ? 

Nuria Maria : Commencer. Simplement. Parfois je suis super préparée, je sais exactement ce que je veux, quel sera le résultat final, avec quelles couleurs et formes… pour finalement avoir un rendu totalement différent de celui que j’avais en tête. Et puis parfois, je fais un rapide croquis sans vraiment savoir où je vais. En général, c’est plus le moment où je crée qui est important. Je ne me force pas, je ne me mets pas de deadline non plus car cela peut être très frustrant, tout en étant très excitant aussi ! Je travaille en général sur plusieurs couches afin d’obtenir la bonne structure et les bonnes couleurs. En général, mon rituel de création débute le matin, tout de suite après avoir bu mon café, musique dans les oreilles… Et jusqu’à ce que la nuit tombe ! La nuit est un temps consacrée à la musique pour moi. C’est pourquoi je me couche tard généralement, car c’est un peu le moment où je me relaxe, un verre de vin à la main, dans le noir.

Femmes d’art. Quelle est celle de vos création que vous préférez ? Pourquoi ? 

Nuria Maria : Toujours la dernière ! Et une plus vieille, intitulée “Piano et vin”, parce que c’est une scène très personnelle. Je ne pense pas que ce soit ma meilleure peinture, mais c’est ma préférée d’un point de vue sentimental. 

Femmes d’art. Avez-vous le sentiment que le fait d’être une femme a un impact sur votre travail ?  

Nuria Maria : Pas vraiment. Pour moi, ce n’est pas particulièrement important dans mon travail. Bien que je pense tout de même qu’il y a une différence notamment dans l’aspect “business” de cette profession. J’ai le sentiment que les hommes savent peut-être mieux exprimer ce qu’ils veulent.

Femmes d’art. Une artiste à nous recommander ? Pourquoi ?   

Nuria Maria : Oh ! Il y en a tellement ! Siiri Spronken est ma peintre favorite… et également ma mère ! J’ai tant appris d’elle… Parmi les artistes qui m’inspirent et que je suis sur Instagram il y a Rachel McCully. Son travail est fort, et elle semble ne pas douter, tout en étant indéniablement très sensible et chaleureuse. Ensuite je peux citer aussi Margo Persimmon, Emma Gale, Lauren Roche ou Laura Sachs. Elles ont toutes quelque chose de très authentique et inspirant, chacune à sa manière.