J’ai un peu grandi dans l’idée que mes peintres et écrivains préférés étaient des hommes. Pour moi, être femme, c’était presque de l’humilité au départ. Je me disais ‘Ah mais moi je ne serais jamais à leur niveau’. Heureusement, tout change, et on se rend vite compte que tout cela n’est pas vrai…
Léa est ce genre de personnes que l’on peut qualifier de “touche-à-tout”. À 32 ans, elle est peintre, romancière (son deuxième roman sort début mars), mannequin et co-fondatrice de la galerie en ligne The Curators. Dans ce premier épisode du podcast, dont voici un extrait, et que vous pouvez écouter en ligne sur Soundcloud ou Apple Podcast, Léa revient sur son parcours, me parle de littérature, de peinture, du rapport entre art et mode, et de la création de The Curators. Rencontre, au détour d’une tasse de thé chez elle, dans le 2ème arrondissement parisien.

Femmes d’art. Tu as fait l’école du Louvre, tu es mannequin, romancière, artiste et fondatrice de The Curators… Tu dirais que tu es plutôt laquelle de toutes ces personnes-là ?
Léa Simone Allegria. Pourquoi faut-il choisir ? je pense que je suis toutes ces personnes-là. Il n’y a pas une chose qui me définit plus qu’une autre. En revanche, j’ai aussi un master de lettres de la Sorbonne, ce qui me définit particulièrement, mon amour numéro un étant celui pour la littérature.
Femmes d’art. Après les lettres, tu as fait l’École du Louvre, pourquoi ?
Léa Simone Allegria. Après une prépa hypokhâgne khâgne, je ne savais pas encore réellement ce que je voulais faire. Pour “gagner du temps”, j’ai fait un master de lettres, mais j’étais tellement habituée au rythme de la prépa que cela ne me suffisait pas. Je me suis donc inscrite dans une école d’arts appliqués, à l’Atelier de Sèvres. Mais cela ne me suffisait pas non plus, je voulais apprendre plus, savoir davantage. Puis, j’ai trouvé l’école du Louvre, et ça a été une évidence. À cette époque, je passais ma vie à entretenir des carnets avec des dates historiques dedans. Je faisais des frises chronologiques à longueur de temps… Et quand j’ai réalisé que je pouvais faire ça en trois ans à l’École du Louvre, je me suis dis, c’est pour moi ! J’ai donc postulé, et j’ai été prise. J’ai vraiment beaucoup aimé cette école.

Chez Léa Simone Allegria.

Chez Léa Simone Allegria.

Chez Léa Simone Allegria.
Femmes d’art. Est-ce que c’est à ce moment-là que ta sensibilité à l’art s’est développée ?
Léa Simone Allegria. Pas vraiment. Cela remonte à plus tôt. Pour ma grand-mère Simone d’ailleurs, c’était une évidence. Elle disait toujours qu’un jour, je travaillerais dans l’art, que je ferais quelque chose là-dedans, parce que j’étais toujours attirée par les tableaux.
Femmes d’art. De quoi est née The Curators ?
Léa Simone Allegria. C’est un concours de circonstances entre un tas de choses. J’ai passé quelques années à New York où j’ai rencontré Augustin Doublet, le co-fondateur de The Curators. Dans Bushwick, nous rencontrions énormément d’artistes que nous nous sommes mis à exposer dans l’espace dont disposait Augustin. J’avais aussi un compte Instagram sur lequel je postais des oeuvres d’art d’artistes contemporains mais qui me servait avant tout de moodboard. Il marchait très bien, puisque j’avais 50 000 abonnés. Puis, Augustin a eu l’idée suivante : et si nous pouvions utiliser la notoriété des influenceurs non pas pour faire la promo de parfum ou de sacs mais pour mettre en avant des artistes ? C’est ainsi que le concept de The Curators est né.
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