Gloria Oyarzabal a remporté le prix du Livre de l’année, co-organisé par la Fondation Aperture et Paris Photo. Dans son ouvrage Woman Go No’Gree, l’artiste espagnole questionne l’influence du colonialisme et du féminisme « blanc » sur les populations d’Afrique de l’Ouest. Décryptage.
Qu’est-ce que le Prix du Livre Paris Photo – Aperture Foundation ?
Depuis 2012, la Fondation Aperture et Paris Photo, en partenariat avec la librairie Delpire &Co, organisent le Prix du Livre pour rendre hommage à l’histoire et à l’évolution de la photographie. Trois prix sont ainsi décernés chaque année dans les catégories : Premier livre, Livre de l’année, et Catalogue photographique de l’année. En 2020, Buck Ellison a ainsi reçu 10 000 dollars (soit 8 500 euros) pour son Premier livre Living Trust, Gloria Oyarzabal a remporté le prix du Livre de l’année et le prix du catalogue photographique a été attribué à Imagining Everyday Life : Engagements with Vernacular Photography, sous la direction de Tina M. Campt, Marianne Hirsch, Gil Hochberg et Brian Wallis. Le jury était composé de personnalités du monde de l’art qui s’étaient réunies à New York en septembre dernier pour présélectionner 35 livres parmi 700 ouvrages reçus du monde entier. Ces derniers sont présentés jusqu’au 24 janvier chez Delpire & Co dans le cadre du parcours Photo Saint-Germain.

© Gloria Oyarzabal

Qu’est-ce que le Prix du Livre Paris Photo – Aperture Foundation ?
Depuis 2012, la Fondation Aperture et Paris Photo, en partenariat avec la librairie Delpire &Co, organisent le Prix du Livre pour rendre hommage à l’histoire et à l’évolution de la photographie. Trois prix sont ainsi décernés chaque année dans les catégories : Premier livre, Livre de l’année, et Catalogue photographique de l’année. En 2020, Buck Ellison a ainsi reçu 10 000 dollars (soit 8 500 euros) pour son Premier livre Living Trust, Gloria Oyarzabal a remporté le prix du Livre de l’année et le prix du catalogue photographique a été attribué à Imagining Everyday Life : Engagements with Vernacular Photography, sous la direction de Tina M. Campt, Marianne Hirsch, Gil Hochberg et Brian Wallis. Le jury était composé de personnalités du monde de l’art qui s’étaient réunies à New York en septembre dernier pour présélectionner 35 livres parmi 700 ouvrages reçus du monde entier. Ces derniers sont présentés jusqu’au 24 janvier chez Delpire & Co dans le cadre du parcours Photo Saint-Germain.

© Gloria Oyarzabal

Qui est Gloria Oyarzabal, lauréate du Prix du Livre de l’année 2020 ?
Gloria Oyarzabal a étudié en Espagne les Beaux Arts et la photographie, co-fondé le cinéma indépendant « La Enana Marrón »(1999-09) à Madrid et également vécu 3 ans au Mali. En 2017, elle intègre la Résidence d’artistes Ranchito Matadero Nigeria/Afrique du Sud auprès de l’UNESCO. Dans le cadre de cette collaboration, Gloria Oyarzabal entame son projet photographique en utilisant des archives, des photos contemporaines et des tirages personnels, qui apportent plusieurs niveaux de lecture à son travail. Elle consacre ses recherches aux phénomènes de colonisation et de décolonisation ainsi qu’au féminisme en Afrique de l’Ouest. Woman Go No’Gree, publié aux Éditions Editorial RM et Images Vevey, poursuit sur cette thématique. Pour Manolis Moresopoulos*, directeur du Festival de la photo d’Athènes, il s’agit d’un ouvrage très intéressant car il « confronte l’impact du colonialisme africain à notre conception de la féminité, en nous rappelant que le genre est une construction socioculturelle occidentale». Dès la page de couverture, l’artiste évoque d’ailleurs sa propre blancheur et sa situation privilégiée pour mettre en perspective ses images. Elle observe qu’avant la colonisation européenne, la culture africaine ne comportait pas ces rapports de genre au sein de sa société. Gloria Oyarzabal se pose alors la question fondamentale de savoir si nous pouvons partir du postulat que toutes les sociétés dans le monde sont organisées autour de différences biologiques de genre. Le lecteur est ainsi invité à repenser l’universalité du féminisme, tel qu’envisagé initialement du point de vue européen.
Avant la colonisation, les femmes pouvaient obtenir le pouvoir dans de nombreux endroits en Afrique sans se poser de questions sur leur genre. C’était plutôt une question de lignée ou d’âge. (…) Nous ne pouvons pas universaliser la situation des femmes blanches dans le monde entier parce que chaque société, chaque groupe de personnes, a ses propres problèmes et sa propre façon de les résoudre.»
*propos recueillis sur le Magazine Lens Culture
** propos prononcés par l’artiste dans la série Art + Feminism 2020 présentée sur la chaîne Youtube de Spazju Kreattiv
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