INTERVIEW : Arushi Kapoor, galeriste et ambassadrice de la diversité culturelle

Si Arushi Kapoor n’a pas de lien de parenté avec son homonyme Anish, elle partage avec lui la passion de l’art. Jeune galeriste prometteuse, elle est également consultante en art à Los Angeles, où elle est l’une des rares marchandes d’art indiennes travaillant aux États-Unis. Elle accompagne des artistes confirmés ou émergents notamment issus d’Inde ou d’Afrique, ainsi que des femmes artistes qui ont une place toute particulière dans sa collection personnelle. Rencontre.

Femmes d’art. Bonjour Arushi, pourquoi avez-vous choisi de devenir galeriste ?

Arushi Kapoor. Depuis toute petite, je suis entourée d’art et d’artistes. J’ai très tôt eu accès aux musées, aux maisons de ventes, à des galeries et des foires du monde entier… J’ai rapidement été curieuse, j’avais envie de comprendre les choses. Ma mère (NDLR: fondatrice de Arushi Arts) me guidait, me plaçant devant une œuvre d’art et me demandant “qu’en penses-tu ? ». J’ai vécu dans différents pays et cela aide également à mieux comprendre les différentes cultures. Pourtant en tant qu’étudiante, je pensais m’orienter vers la finance, j’ai d’ailleurs fait des études de commerce. Je n’ai jamais pensé faire carrière dans l’art. Cela a commencé parce que quelqu’un que je connaissais voulait acheter une œuvre d’art spécifique et je me suis rendue compte que je pouvais l’aider. À partir de cette première vente, j’ai lancé une application nommée ARTSop avec un partenaire au cours de ma dernière année d’université. De fil en aiguille, j’ai maintenant une équipe de dix personnes avec des bureaux en Inde, à Los Angeles et à Londres. Je leur en suis très reconnaissante et je ne pourrais pas le faire sans eux.

En tant qu’indienne, il est absolument fascinant de voir à quel point les artistes de ce pays sont talentueux. Nous avons une riche histoire culturelle et artistique. Cependant, nos artistes ne sont pas aussi connus que les artistes d’autres pays développés. C’est uniquement parce que la plupart des artistes indiens n’avaient pas les ressources nécessaires pour voyager à l’étranger et présenter leur travail. Je pense qu’il est de mon devoir de soutenir ces artistes.

ARUSHI KAPOOR.

Femmes d’art. Quels sont les artistes que vous représentez ?

A.K. Nous avons un groupe d’artistes très diversifié avec des œuvres allant de 1 000 à 2 millions de dollars. Parallèlement à notre activité autour d’artistes établis comme Kaws, Banksy, Yayoi Kusama ou Keith Haring, il est très important pour moi de soutenir des artistes indiens et africains. Nous représentons des artistes tels que Dhavat Singh, Venkatesh Bothsa, Tosin Kalejaye, John Madu, Rufai Zakari, Romeo Mivekannin ou Adjei Tawiah. Je mets beaucoup d’efforts et d’énergie pour placer les œuvres dans les bonnes collections et faire reconnaître leur travail.

Femmes d’art. Pouvez-vous nous en dire plus sur les artistes indiens que vous soutenez ?

A.K. Nous avons un groupe d’artistes vernaculaires et tribaux. En tant qu’indienne, il est absolument fascinant de voir à quel point les artistes de ce pays sont talentueux. Nous avons une riche histoire culturelle et artistique. Cependant, nos artistes ne sont pas aussi connus que les artistes d’autres pays développés. C’est uniquement parce que la plupart des artistes indiens n’avaient pas les ressources nécessaires pour voyager à l’étranger et présenter leur travail. Je pense qu’il est de mon devoir de soutenir ces artistes.

Femmes d’art. Quel regard portez-vous sur la place des femmes dans le monde de l’art ? 

A.K. Je pense qu’elles sont encore très sous-appréciées. Pour ma collection personnelle, je me concentre sur des artistes femmes avec en particulier des artistes émergentes. Les femmes ont un potentiel qui n’a pas été exploité à sa juste mesure jusqu’à présent. Je pense que les choses changent et que dans les dix prochaines années, elles prendront la place qui leur revient.

Femmes d’art. Quels sont vos projets à venir?

A.K. En ce moment, avec la maison d’édition, nous travaillons avec l’artiste de rue Sellout, un artiste de Los Angeles, très apprécié par les jeunes collectionneurs. Ensuite, nous travaillerons sur les NFT (« Non-Fungible Token » (jetons non fongibles) avec un projet de curation. Je suis très enthousiaste envers ces évolutions technologiques. En ce qui concerne les événements en présentiel, nous en faisions au moins un par mois avant la crise de la Covid avec des foires telles que l’Outsider Art Fair, India Contemporary Art ou LA Art show et j’ai hâte de recommencer.

Credit: Mara Friedman

Propos recueillis par Laurence de Valmy

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